Comment s’est elle effectuée ?
Le samedi 01 août 1914, le Maire reçoit un « ordre » faisant connaître que la mobilisation générale de toutes les classes astreintes au service militaire est décrétée. Cet ordre est immédiatement publié à 4 heures et demie du soir, à son de caisse. Tout travail cesse. L’usine s’arrête. On rappelle les ouvriers des champs.
A 5 heures et demie, un gendarme apporte les affiches de mobilisation qui sont collées aux endroits désignés. Et, sans protestations, les hommes mobilisables s’apprêtent vivement, prennent leur repas en hâte, se munissent de vivres pour un jour et se rendent à la gare pour y prendre les deux derniers trains.
Les gardes des voies de communication se rendent pour la plupart à pied aux postes qui leur sont assignés.
On sent la gravité de la mesure ordonnée par le Gouvernement mais on ne croit pas encore à la guerre. C’est même avec enthousiasme que les hommes partent et les adieux ne sont point attristés. L’émotion est grande cependant chez ceux qui réfléchissent, mais tout le monde reste calme.
05 août 1914
On apprend que la guerre a été déclarée par l’Allemagne à la France le 3 août. Malgré l’espoir que l’on gardait de ne plus revoir le terrible fléau, la marche des événements avait laissé croire que c’était inévitable.
On reste calme. Les trains nombreux qui emportent les mobilisés à la frontière sont garnis de fleurs, de feuillage, d’inscriptions « train de plaisir pour Berlin ». Par la portière on crie : « c’est notre tour d’infliger une raclée aux Allemands ! » on chante la Marseillaise, le Chant du Départ, on a foi en la victoire. Il en est de même tous les jours suivants.
La tranquillité règne dans la commune. Quelques groupes d’hommes, de vieillards sans travail qui devisent sur les articles de leurs journaux.
Des chevaux réquisitionnés venant des Vosges traversent la commune, se rendant vers Orléans. Ils sont conduits par des hommes de la réserve territoriale ou des services auxiliaires. Trois prêtres à soutane sont eux-mêmes à cheval, l’un d’eux parait être le chef de convoi.
06 août 1914
Réquisition des chevaux et voitures à Vignory. 14 chevaux de Froncles et 8 voitures à 4 roues sont réquisitionnés. Les chevaux sont payés de 1 125 francs à 1 800 francs, un seul est payé 500 francs. Les voitures sont payées 490 francs.
08 août 1914
L’état de siège est proclamé. Le pouvoir passe à l’autorité militaire. On ne peut voyager sans sauf conduit ou laissez-passer. Les rassemblements sont interdits. Il semble qu’un gros nuage vient d’obscurcir l’ère de la liberté...